vendredi 21 février 2020

Bodhidharma


On parle du vide de l’esprit. Il s’agit du vide de pensée. L’esprit, lui, est inqualifiable. Gare à celui qui comprend l’esprit, ou qui dit le comprendre. Celui qui comprend l’esprit ne le comprend pas et celui qui ne le comprend pas et qui dit ne pas le comprendre s’en approche. Qu’est-ce que l’esprit, d’où vient-il, où va-t-il, voila les questions qu’on se pose. Que certains se posent. De le chercher, on s’égare. Lorsque celui qui deviendra le 2° Patriarche du Zen, Dazu Huike (prononciation japonaise, 487 - 593) attendait toute la nuit dans la neige au point qu’au matin il s’y enfonçait jusqu’à la taille, un mot, une explication, un encouragement, un enseignement de Bodhidharma, devant l’entrée de la grotte où vivait et méditait le Maître, Bodhidharma ne daigna pas s’exprimer. Celui qui deviendra le deuxième Patriarche s’est alors coupé le bras gauche comme on le voit dans les peintures à l’encre de Chine ci-dessous en gage de sincérité et l’a présenté à Bodhidharma. Sa réponse fulgurante, sans appel, fût celle-là : « Tu m’as apporté ton corps maintenant apportes-moi ton esprit ». Le 2° Patriarche ne sût que dire, que répondre. Il finit par avouer : « Bien que je l’aie cherché, je ne l’ai pas trouvé ». Bodhidharma dit alors : « Dans ce cas j’ai pacifié ton esprit pour toi ».  
Il s’agit d’une légende. Mais il ne faut jamais oublier qu’une légende est toujours fondée sur une base de faits en partie réels. En conclusion :
            Si tu cherches tu ne trouves pas
            Si tu ne cherches pas tu trouves qu’il n’y a rien à trouver.
Certaines choses doivent rester sans réponses ! L’esprit !


 


Huike, le 2ème Patriarche méditant en s’appuyant sur son bras restant



Le bras de Huike est à terre


© Taïkan Jyoji 2011