lundi 22 février 2016

Exhortation Rohatsu 2014, 5ème soir

Mercredi 5ème soir

Dès le réveil le matin, dès qu’on entend le premier coup de clochette, se dire immédiatement : « sitôt assis sur mon coussin je me concentre sur le soussokkan ! » En tous cas c’est comme ça que je me « sermonnais » à Shôfuku-ji et que je fais encore maintenant. Je reconnais que ça ne marche pas à tous les coups… Rappelez-vous que chacun est le créateur de son Zazen. De la qualité de son Zazen. Et ça, tout le monde peut le faire. Ça n’a rien à voir avec l’intelligence. On peut lire un livre, voir un film et découvrir leur platitude. Cela en revient à l’auteur. Mais vous avez sûrement expérimenté la platitude d’un Zazen. Dans ce cas vous en êtes le créateur. Faites tout votre possible pour ne pas tomber dans la platitude du Zazen. Se concentrer fermement sur ses respirations est le seul moyen de résister à l’enlisement pendant Zazen.

Commentaires de l’exhortation du mercredi, 5ème soir

Dans le sport, à tout bout de champ on entend les compétiteurs parler de se motiver, de se motiver, et de se remotiver. Dans le sport de compétition les entraineurs jouent un rôle important dans la motivation des sportifs. Mais là, malgré la présence du groupe sans lequel on n’avancerait guère, on se retrouve bien seul sur son coussin de Zazen à souffrir pour beaucoup comme un martyre. Alors se remotiver mais pourquoi faire ? Pour avoir la médaille de la meilleure assise ? Pour recevoir la récompense de celui qui a le moins bougé ? Pour assurer son salut dans une prochaine vie ? La seule raison de pratiquer Zazen, de participer à Rôhatsu, est de s’éveiller à soi-même, de réaliser sa nature profonde. Là, toute idée de gloire et de profit n’existe pas. « L’esprit de la voie » est à créer en permanence sinon on peut se retrouver au Zazen dans un certain enlisement, une certaine torpeur. Nous autres qui sommes ici, sommes tous à des degrés divers animés par la quête de l’absolu, de l’éveil, de la compréhension ultime. Cela ne supporte aucune platitude du Zazen, aucune compromission, au risque de tomber dans l'enlisement.
© Taïkan Jyoji 2011